Historique

À l’origine était le chaos

L’idée d’une association de traducteurs littéraires a vu le jour en 1975 à Stanley House, près de Richmond dans la péninsule gaspésienne, sur les rives de la baie des Chaleurs, lors d’un colloque de traducteurs littéraires organisé par Philip Stratford et parrainé par le Conseil des Arts du Canada.

Il y avait à l’époque des associations de traducteurs et d’auteurs, mais aucun regroupement de traducteurs littéraires, dont les intérêts ne correspondent pas toujours à ceux des autres « gens de plume ».

Même si le programme de traduction du Conseil des Arts existait déjà, les conditions de travail étaient extrêmement difficiles. Considérés comme de simples rouages d’une machine industrielle, les traducteurs faisaient face à des délais impossibles, imposés par certains éditeurs qui les percevaient plutôt comme des dactylos améliorées. En outre, les éditeurs unilingues se sentaient libres de traiter cavalièrement le travail du traducteur sans égard à la langue d’origine. On s’indignait à l’idée que le traducteur d’un livre pût avoir certains droits, même celui d’approuver la version finale de la traduction. Tout contrat accordé n’était en définitive qu’un contrat de services et, plus souvent qu’autrement, le traducteur littéraire devait s’en passer.

Après de longues discussions, les participants au colloque conclurent que les traducteurs littéraires gagneraient à se constituer en association afin d’améliorer leur image, leurs conditions de travail ainsi que la qualité de la traduction littéraire au Canada. On organisa à Montréal un congrès constitutif auquel furent invités tous les traducteurs qu’on savait intéressés au domaine littéraire, et auquel participèrent également plusieurs associations connexes.

Grâce aux efforts soutenus de l’ATTLC, les traductions sont maintenant reconnues par la Charte canadienne des droits d’auteurs. Les traducteurs et traductrices littéraires du Canada ont acquis le respect de la communauté littéraire aussi bien ici qu’à l’étranger. Et le travail se poursuit…

(Résumé d’un texte du même titre écrit par Michel Buttiens pour la revue Circuit, no 61, automne 1998)

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