Ce fut avec beaucoup de fierté et de joie que l’ATTLC, lors de la première de la soirée John Glassco 2021 le 26 novembre dernier, a dévoilé que Notes de terrain pour la toundra alpine de Luba Markovskaia a remporté le 37e prix de traduction John Glassco.
Cette année, nous avions reçu des traductions vers le français et l’anglais à partir de textes français, anglais et espagnols. Les genres représentés étaient la fiction, la non fiction et la poésie.
Avec Notes de terrain pour la toundra alpine (version française de Field Notes for the Alpine Tundra d’Elena Johnson), Luba Markovskaia signe une traduction à la fois savante, originale et singulière. La présence d’un appareil paratextuel d’envergure — introduction, entretien avec la poétesse, chronologie — transforme radicalement le livre en tant qu’objet. En traduction française, on a effectivement affaire à un tout nouveau livre, rehaussé d’une série d’interventions provenant de la traductrice qui, d’une part, éclairent notre lecture des poèmes, et d’autre part, soulignent l’importance du travail actif de la traductrice dans la diffusion, l’interprétation et la réception de l’œuvre. Le jury a aussi été impressionné par le travail sur les sonorités et par une certaine rudesse de la langue, un reflet de la rudesse du texte original qui reflète à son tour la dureté des paysages du Yukon qui sont représentés dans le recueil. Une traduction qui nous donne envie de suivre le travail de Luba Markovskaia de près, tant dans ses choix de traductions futurs que dans sa réflexion autour de la traduction et de la littérature.
Le jury de sélection était présidé par Arianne Des Rochers, traductrice et universitaire accomplie qui a été finaliste pour un prix du Gouverneur général en 2020. Sur ses compagnons de jury, ainsi que sur le processus de sélection, Des Rochers souligne :
« Cette année, pour la 37e édition du prix John Glassco, j’ai pu compter sur un jury curieux, dynamique et rigoureux, composé de Nicolas Calvé, d’Alex Gauthier et d’Aleshia Jensen, tous trois membres de l’ATTLC et traducteurices chevronnés. Nicolas Calvé a traduit des dizaines d’essai, notamment pour le compte de Lux Éditeur et des Éditions du Boréal. Il a traduit, entre autres, Naomi Klein, Chris Hedges et Noam Chomsky, et a reçu une nomination aux prix du GG en 2019 pour sa traduction L’animal langage : la compétence linguistique humaine de Charles Taylor. Alex Gauthier a co-traduit plusieurs essais, et fait maintenant de la révision bilingue pour les éditions Mémoire d’encrier. Il est diplômé de la maîtrise en traductologie de l’Université Concordia, où il s’est intéressé à la traduction de l’oeuvre d’Irvine Welsch. Enfin, Aleshia Jensen compte une douzaine de titres à son actif. Elle se spécialise notamment en traduction de bandes dessinées et de romans graphiques, mais traduit aussi de la fiction. Elle a reçu une nomination aux Prix du GG et au prix de la fondation Cole en 2019 pour sa traduction Explosions: Michael Bay and the Pyrotechnics of the Imagination de Mathieu Poulin.
Le jury s’est rencontré une première fois à la fin du mois d’août pour cerner son mandat. À la fin du mois de septembre, après un mois de lecture et d’évaluation des traductions soumises, le jury s’est rencontré de nouveau, toujours en virtuel, pour délibérer. Ce fut un honneur pour moi d’observer le jury discuter avec doigté, sérieux et passion des traductions admissibles. L’amour du métier était palpable, autant dans le travail rigoureux du jury que dans les traductions que nous avons lues avec beaucoup d’intérêt. La relève est sans aucun doute fort compétente et ingénieuse; nous avons bien hâte de voir ce que les traducteurs et traductrices qui ont soumis leurs textes cette année nous réservent pour la suite, et nous avons hâte de voir ce qu’iels nous réservent pour la suite. »
Nous tenons à remercier chaleureusement tous les soumissionnaires, ainsi que les membres du jury de sélection. Nous souhaitons également féliciter à nouveau Luba pour son excellent travail.